L’agriculture béninoise demeure majoritairement une agriculture pluviale de subsistance et les agriculteurs sont entièrement dépendants de la pluviométrie. La précarité de certaines zones rurales illustre la faiblesse du secteur agricole qui pourrait être aujourd’hui le moteur de l’amélioration du niveau de vie si des structures adéquates étaient mises en place.

Quelles difficultés ?

En 2010, Enfants des collines a mené une étude préalable afin de connaître les difficultés auxquelles les paysans de Djidja étaient confrontés . Cette étude avait pour objectif de réfléchir à un projet de soutien aux paysan(ne)s face aux changements économiques, sociaux et climatiques qui constituent des obstacles toujours plus grands pour les agriculteurs. Ce travail avait pour but de mener une réflexion sur les projets d’irrigation mis en œuvre au Bénin afin de fournir quelques pistes d’action pour l’implantation d’un système de petite irriagation dans la commune de Djidja.

Un civiliste a été envoyé sur le terrain en 2011 afin de mettre en place ce projet, et plus principalement de se pencher sur sa composante économique. En effet, pour répondre aux différentes problématiques relevées, nous avons décidé d’étendre notre programme de microcrédit à l’agriculture, avec des prêts plus élevés pour répondre aux besoins spécifiques de l’agriculture.

Un soutien par le microcrédit

Les contraintes imposées aux agriculteurs pour obtenir un crédit sont  de respecter les principes de l’agriculture biologique afin de redonner vie à un sol épuisé depuis de nombreuses années et de nous convaincre, budget à l’appui, de la faisabilité de leur projet. Nous les poussons à collaborer avec les autres agriculteurs et éleveurs afin de créer une synergie entre leurs deux activités, trop souvent en conflits. L’agriculture biologique leur permet également d’économiser d’importantes ressources financières puisque les engrais verts sont produits localement par les éleveurs.

Afin d’éviter tout problème d’endettement et de mauvaise gestion du capital de départ, nous avons fait appel à des spécialistes agronomes afin de suivre les agriculteurs bénéficiaires du programme, sur les questions de la qualité du sol, des types de cultures appropriées au terrain, des possibilités de petite irrigation et de l’arboraison. En outre, une planification des remboursement basée sur le calendrier agricole a été mise en place. En effet, les crédits tels qu’ils sont pratiqués par les banques agricoles du Bénin, contraignent les débiteurs à un remboursement mensuel ce qui en rend l’accès quasiment impossible pour les agriculteurs.

Nous nous sommes également engagés à nous approvisionner auprès d’eux pour les besoins de la cantine scolaire qui abrite nos enfants parrainés chaque repas de midi. Par ce procédé, les avantages sont nombreux ; économiques (pas d’intermédiaire entre l’agriculteur et le consommateur), écologique (production de proximité), sociologique (l’agriculteur sait à qui profite ses aliments) et qualitatifs (les enfants consomment des aliments biologiques de haute qualité).

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Le projet a été lancé à petite échelle afin de pallier aux différents risques qui entourent l’agriculture (climatiques, maladies, …). Depuis 2012, les prêts ont été renouvelé et deux nouveaux éleveurs ont été soutenu. A ce jour, deux agriculteurs et éleveurs sont en attente pour obtenir un prêt. Nous ne pouvons en soutenir beaucoup à la fois car les prêts sont élevés et que nous n’avons pas suffisamment de ressources pour prêter à tous au même moment.