L’agriculture béninoise demeure majoritairement une agriculture pluviale de subsistance et les agriculteurs sont entièrement dépendants de la pluviométrie. La précarité de certaines zones rurales illustre la faiblesse du secteur agricole qui pourrait être aujourd’hui le moteur de l’amélioration du niveau de vie si des structures adéquates étaient mises en place.
Dans un contexte rural au potentiel agricole important, les villageois·e·s sont pourtant freiné·e·s par un manque de connaissances. L’agriculture conventionnelle n’étant plus adaptée aux conditions actuelles, les agriculteurs/rices font face à nombreux défis : l’appauvrissement des sols, le manque d’eau, le recours aux produits chimiques qui endettent les usagers et d’autres encore. De plus, les pratiques conventionnelles ne répondent plus au contexte climatique toujours plus imprévisible.
En août 2023, après beaucoup de réflexions, d’études de terrain et d’amélioration du projet, nous avons donc lancé un projet d’agriculture durable: Wadaglé: l’agriculture durable comme vecteur de sécurité alimentaire
Ce projet a pour objectif de soutenir les agriculteurs/rices à faire face aux changements économiques, sociaux et climatiques. Nous n’amenons pas la nourriture, ni ne réinventons l’agriculture, mais nous formerons les villageois·e·s aux pratiques agricoles adaptées à leur environnement, à une agriculture durable.
Pour ce projet, nous avons utilisé un axe de travail qui a déjà fait ses preuves: travailler sur 3 pôles en parallèle qui se nourrissent les uns et autres en touchant un large public:
- La formation des adultes: Nous formons environ 200 personnes dont l’agriculture est le revenu principal aux méthodes d’agriculture durable. Ces agriculteurs/rices seront tenu·es de former à leur tour 4 personnes. 1000 personnes seront donc formées à 4 thématiques principales: la fertilisation des sols, la protection des cultures, l’adaptation aux changements climatiques et la synergie agriculture-élevage-sylviculture.
- Formation des jeunes: initialement, nous avons rétabli des citernes afin de mettre en place des jardins pédagogiques dans 3 écoles de la région. Toutefois, suite à des changements politiques, nous avons perdu l’autorisation de créer ces jardins pédagogiques. Nous avons donc repensé ce pôle du projet et formons actuellement des jeunes déscolarisés ou ayant fini l’école et n’ayant pas de projet professionnel à l’agriculture durable. Ces formations sont basées sur les formations des adultes tout en étant adaptées au public cible.
- Campagnes de sensibilisation: Nous faisons des campagnes d’information grand public sur les bienfaits de l’agriculture durable et sur la valorisation des déchets organiques. Environ 1500 villageois·e·s participent à ces campagnes de sensibilisations.