Le microcrédit a connu un essor fulgurant ces dernières années avec des résultats souvent inespérés. L’accès à un telle service permet aux familles défavorisées d’accroître leurs revenus de façon durable. Ces derniers peuvent ainsi créer leur propre activité créatrice de revenu et d’en faire ainsi bénéficier toute leur famille. Ils améliorent ainsi leur condition de vie, leur santé et l’éducation de leurs enfants.

Dans un premier temps, il était prévu d’octroyer un crédit aux agriculteurs, en particulier aux femmes. Après enquête sur le terrain et réunions avec des groupements, nous avons constaté que la participation des femmes dans les projets d’agriculture était trop faible. Par conséquent, nous avons décidé de soutenir prioritairement les activités de groupements féminins, sans toutefois exclure totalement des groupements mixtes.

Les activités soutenues par notre microcrédit sont notamment le soutien de groupements féminins qui se spécialisent dans la transformation alimentaire : production d’huile rouge ou noire, de moutarde, de différentes sortes de beignets ou encore de pâte. Certains de ces groupements tissent, fabriquent des savons ou élèvent des volailles.

Le projet a démarré en octobre 2006 ; au début de l’année 2007, nous avons octroyé un crédit à 11 groupements, composés de quatre à sept personnes. Dans un premier temps, les crédits s’élèvent au maximum à 40’000 CFA (environ CHF 100.–) avec un taux d’intérêt de 10%. Après remboursement, le crédit peut être renouvelé avec une augmentation de 50% de la somme initiale. Des crédits supplémentaires peuvent être octroyés après chaque remboursement, jusqu’à ce que les groupements acquièrent leur propre autonomie.

En juin 2007, les onze groupements avaient déjà remboursé leur prêt et les intérêts. Ainsi, un deuxième crédit a pu leur être octroyé et huit nouveaux groupements ont également pu profiter d’un prêt. Une évaluation a été menée sur le terrain en novembre 2007 et a permis d’évaluer les difficultés auxquelles les groupements sont confrontés. Un nouvel échelonnement des prêts a été mis en place afin que les prêts correspondent aux périodes les plus adéquates en fonction des activités des groupements.

En mars 2010, une nouvelle enquête a révélé les difficultés qu’avaient les groupes à s’autonomiser malgré plusieures années d’emprunt. Afin de faciliter l’autonomisation des groupements, un volet d’épargne obligatoire a été ouvert pour favoriser l’épargne nécessaire à leur indépendance.

Des nouveaux groupements ont progressivement pu accéder au microcrédit et, en décembre 2014, l’association comptait quelques 68 groupements soutenus dans l’activité de leur choix et douze groupements ayant déjà retiré leur épargne pour poursuivre de façon autonome leurs activités.

Formation et suivi

Une attention particulière a été accordée à la formation et au suivi des groupements. Des formations portant sur la gestion du capital et de l’épargne ont été données afin de leur permettre de faire face aux aléas (maladie, pertes) tout en assurant l’éducation de leurs enfants.

Lors d’une demande de prêt, les groupements doivent tenir un « cahier de comptes et de suivi » dans lequel ils doivent tenir à jour leur comptabilité. Ils recoivent une aide d’Humanité Plus en cas de difficulté avec la comptabilité. Ces cahiers nous permettent de vérifier l’évolution de leurs activités. La communication entre les groupements et l’association sont la clé-de-voûte du fonctionnement des micro-crédits : les femmes sont invitées à venir au bureau de Mougnon pour faire part de toutes les difficultés qu’elles pourraient rencontrer et reçoivent de l’aide en conséquence.